
RENNES LE CHATEAU.
Ya he dicho que en las cercanías de Couiza el valle que remontaba el curso de Salz estaba limitado, por el lado del sur, por un pico muy elevado; este pico está situado frente a Coustaussa, y su cima está coronada por el pueblo de Rennes-le-Château. La historia de este pequeño pueblo no está desprovista de interés, y es necesario hablar de ello aquí en unas pocas palabras.
Según los historiadores del condado de Carcasona, cuando los visigodos se apoderaron del país comprendido entre esta última ciudad y la de Narbona, los obispos ortodoxos de Carcasona abandonaron su sede, y se fueron a establecer su residencia provisional en el pico de Rennes. Según otros historiadores, cuando los sarracenos conquistaron la ciudad de Narbona, los arzobispos que tenían allí su morada se vieron obligados a buscar refugio en otro lugar; fue nuevamente en el pico de Rennes donde se establecieron, esperando poder retomar su sede metropolitana.
En tiempos menos remotos, el condado de Razès se separó del de Narbona, y el pueblo de Rennes, llamado primero Rhedae y luego Règnes, fue elegido para ser su capital. La creación de este condado tuvo lugar hacia finales del siglo VIII, y es innecesario añadir que su nombre fue tomado de la aldea que se convirtió en su cabecera.
Rennes tuvo primero como señores a condes cuyo origen se desconoce; después se convirtió en el patrimonio de los cadetes de la casa condal de Carcasona; más tarde dejó de tener señores particulares, y los grandes señores de nuestro departamento lo anexionaron a sus vastos dominios.
Mientras los condes de Carcasona eran los propietarios, construyeron dos castillos de los que varias cartas del siglo XI dan fe. De estos dos señoríos feudales no queda más que uno, cuya arquitectura ofrece poco interés. Mientras Simon de Montfort devastaba el país comprendido entre Termes y Puivert, en 1210, el castillo de Rennes estaba abandonado, y el jefe de los cruzados pasó frente a él sin detenerse.
Pero, después del fin de la cruzada contra los albigenses, los descendientes de Montfort lo hicieron su propiedad junto con otros señoríos más importantes; entre ellos, uno de los oficiales de Montfort lo hizo su propiedad junto con otros señoríos más importantes; cuando este último dejó de vivir, sus descendientes repartieron entre ellos sus dominios, y cada uno eligió residir en un castillo particular. El mayor se estableció en Couffoulens; el segundo en Rennes; el último en Arques.
La descendencia del cadete de los Voisins terminó en una única hija que se casó, hacia finales del siglo XV, con Sicard de Marquefave; la nieta de este último se unió a su vez con Pierre de Hautpoul y le aportó como dote la baronía de Rennes.
La familia Hautpoul dio origen a varias ramas, una de las cuales se mantuvo como señora del dominio de Rennes hasta el momento en que las confiscaciones revolucionarias abolieron los feudos y sus dominios pasaron a ser propiedad del Estado.
Los habitantes de Rennes son pocos; como los de Coustaussa, no conocen otra industria que la del cultivo del suelo y la producción de vino. Se ha intentado en los últimos años explotar en estas dos comunas canteras de yeso de calidad inferior. Pero no es ahí donde se debería detenerse; y en los pueblos situados en terrenos montañosos o valles, el arte agrícola necesitaría avanzar junto con otros medios industriales adecuados para proporcionar un poco más de bienestar a las familias que allí residen.
En Rennes, el Cura solo ha buscado ampliar sus medios de subsistencia. No contento con el salario que recibe para evangelizar a sus feligreses, ha abierto, desde hace muchos años, un consultorio de consultas médicas. Allí personas de toda edad, de toda condición, ya sea de cerca o de lejos, vienen a pedir consejos para curar sus males, cualesquiera que sean. ¿Permiten los reglamentos eclesiásticos tal acumulación? lo ignoro.
L. A. BAILLY.
(La continuación en el próximo número.)
RENNES LE CHATEAU.
J’ai déjà dit que dans le voisinage de Couiza la vallée qui remontait le cours de Salz était limitée, du côté du midi, par un pic très-élevé; ce pic est placé en face de Coustaussa, et son sommet est couronné par le village de Rennes-le-Château. L’histoire de cette petite bourgade n’est pas dépourvue d’intérêt, et il faut en dire ici quelques mots.
D’après des historiens du comté de Carcassonne, lorsque les Visigoths se furent emparés du pays compris entre cette dernière ville et celle de Narbonne, les évêques orthodoxes de Carcassonne abandonnèrent leur siège, et ils allèrent établir leur résidence provisoire sur le pic de Rennes. D’après d’autres historiens, lorsque les Sarrasins eurent conquis la cité de Narbonne, les archevêques y ayant leur demeure se virent contraints de chercher ailleurs un refuge; ce fut encore sur le pic de Rennes qu’ils s’établirent, en attendant qu’ils pussent reprendre leur siège métropolitain.
Dans des temps moins reculés, le comté de Razès fut détaché de celui de Narbonne, et le bourg de Rennes, appelé d’abord Rhedae, et puis Règnes, fut choisi pour en être la capitale. La création de ce comté eut lieu vers la fin du VIIIe siècle, et il est inutile d’ajouter que son nom fut emprunté à la bourgade devenue son chef-lieu.
Rennes eut d’abord pour maîtres des comtes dont l’origine est inconnue; puis il devint l’appanage des cadets de la maison comtale de Carcassonne; plus tard il cessa d’avoir des maîtres particuliers, et les grands seigneurs de notre département l’annexèrent à leurs vastes domaines.
Pendant que les comtes de Carcassonne en étaient les propriétaires, ils y bâtirent deux châteaux dont plusieurs chartes du XIe siècle font mention. De ces deux manoirs féodaux il n’en reste plus qu’un seul dont l’architecture offre peu d’intérêt. Pendant que Simon de Montfort ravageait le pays compris entre Termes et Puivert, en 1210, le château de Rennes était devenu désert, et le chef des croisés passa devant lui sans s’y arrêter.
Mais, après la fin de la croisade contre les Albigeois, les descendants de Montfort, en firent sa propriété avec d’autres seigneuries plus importantes; parmi eux, l’un des officiers de Montfort en fit sa propriété avec d’autres seigneuries plus importantes; lorsque ce dernier eut cessé de vivre, ses descendants partagèrent entre eux ses domaines, et chacun choisit pour y résider un château particulier. L’aîné alla s’établir à Couffoulens; le cadet à Rennes; le dernier à Arques.
La descendance du cadet des Voisins se termina par une fille unique qui se maria, vers la fin du XVe siècle, avec Sicard de Marquefave; la petite fille de ce dernier s’unit à son tour avec Pierre de Hautpoul et lui apporta en dot la baronnie de Rennes.
La famille des Hautpoul donna naissance à plusieurs branches, dont l’une resta maîtresse du domaine de Rennes jusqu’au moment où les confiscations révolutionnaires firent abolir les fiefs et où leurs domaines devinrent la propriété de l’État.
Les habitants de Rennes sont peu nombreux; comme ceux de Coustaussa, ils ne connaissent d’autre industrie que la culture du sol et la production du vin. On a essayé depuis peu d’années d’exploiter dans ces deux communes des carrières de plâtre d’une qualité inférieure. Mais ce n’est pas là qu’on devrait s’arrêter; et dans les bourgades placées sur des terrains montagneux ou vallonnés, l’art agricole aurait besoin de marcher de front avec d’autres moyens industriels propres à donner un peu plus d’aisance aux familles qui y ont leur demeure.
A Rennes, le Curé seul a cherché à agrandir ses moyens d’existence. Non content du salaire qu’il reçoit pour évangéliser ses paroissiens, il a ouvert, depuis longues années, un cabinet de consultations médicales. Là des personnes de tout âge, de toute condition, soit de près, soit de loin, viennent demander des conseils pour guérir leurs maux, quels qu’ils soient. Les règlements ecclésiastiques permettent-ils un pareil cumul? je l’ignore.
L. A. BAILLY.
(La suite au prochain N°.)