Informe policial sobre «Alpha Galatès» y los miembros de la organización de Pierre Plantard, fechado el 13 de febrero de 1945. Se da una descripción de la organización, la fecha de creación e inscripción, que no correspondería con lo que mostraría Plantard en el boletín Vaincre cuando indica que la organización fue creada e inscrita en 1937.
Documento perteneciente al archivo GaP7 de los informes policiales documentados en la Prefecture of Police, 9 Boulevard du Palais, 75195 Paris.
13 février 1945
A.S. de l’association :
«Alpha Galatès»
L’association dite «Alpha Galatès», ayant pour sous titre «Grand Ordre d’entraide social», fondé le 6 Septembre 1944 a été déclarée le 12 septembre suivant à la préfecture de Police et enregistré sous le n° 75.501.6873, conformément à la loi du 1er juillet 1901.
Son siège social est situé 10, rue Lebouteux.
Aux termes de ses statuts, elle a pour mot d’ordre : Honneur (sic) et Patrie, et pour signe distinctif : un coq gaulois et un lion.
Elle a pour but :
– La création, l’entretien, le développement d’un ou plusieurs centre d’entr’aide aux jeunes ayant souffert de l’oppression allemande. (S.T.O. – déportation – emprisonnement).
– L’organisation de cours, de cercles d’études et de conférence, de séances théâtrales, cinématographiques et musicales, de centres d’éducation physique, de gymnastique et de scoutisme, et enfin, chaque année, de voyages et séjours en vacances.
– La publication d’une revue spéciale concernant les centres, la propagande et tout ce qui s’y rapporte ; généralement tout ce qui pourra contribuer au progrès de leur organisation.
La durée de l’association est illimitée.
Pour être membre de l’association, il faut :
– Remplir une demande d’admission sur laquelle le comité statue en toute souveraineté.
– N’avoir appartenu à aucune organisation allemande ou pro allemande (milice, L.V.F., etc…) (sic)
– Avoir versé le droit d’entrée de 5 francs, et la cotisation annuelle de 50 francs. Cette cotisation peut être rachetée pour une somme de 500 francs. La cotisation annuelle des membres d’honneur est de 1.000 francs.
Aucun papier du mouvement n’est valable s’il ne porte le cachet et la signature du Président.
Les ressources de l’association se composent de subventions, cotisations, revenus de ses biens.
En cas de dissolution, le comité désigne un ou plusieurs liquidateurs, détermine leurs pouvoirs et les modalités de leurs opérations.
Actuellement, l’association est dirigée par un bureau composé comme suit :
– Président: M. PLANTARD dit Pierre de France
– Vice-président: M. THEUREAU dit Vallauris
– Secrétaire: Mlle LIBRE dite Dartois Francine
– Trésorier: M. TILLIER.
M. PLANTARD, Pierre Athanase, Marie dit «Pierre de France», né le 18 mars 1920 à Paris (7°), de Pierre et de Raulo Amélie, est célibataire.
Depuis le 1er juillet 1942, il est domicilié 10, rue Lebouteux (17°) avec sa mère. Précédemment il habitait 22, place Malesherbes (même arrondissement).
Se disant journaliste, conférencier, il n’exerce actuellement aucune profession. Il a été pendant plusieurs années sacristain de la paroisse Saint Louis d’Antin. En réalité, il paraît être à la charge de sa mère pensionnée depuis la mort de son mari, tué dans un accident de travail.
M. Plantard a essayé en 1937 de fonder un mouvement politique anti-juif et anti-maçonnique ayant pour but «l’épuration et la rénovation de la France». Il avait alors sollicité de %. Daladier, alors Président du Conseil, l’autorisation de faire paraître, à l’intention des membres de ce groupement, un journal intitulé «La Rénovation Française».
Cette autorisation lui ayant été refusée, il a alors fait paraître ce journal sous la forme de tracts, jusqu’en 1939. En 1940, il a adressé une demande aux autorités d’occupation aux fins de reprendre la publication de ce journal. Cette demande est restée sans suite.
D’autre part, il a dirigé le «groupement catholique des jeunes» mouvement officieux destiné à la récréation des jeunes gens de diverses paroisses de la capitale. Ce groupement organisait chaque année une colonie de vacances à Plestin-les-Grèves (Côte du Nord), et comptait en 1939, 75 jeunes gens.
Plantard a pris la arole au cours d’une conférence destinée aux jeunes, organisée par le ‘groupement catholique de la jeunesse», le 20 juin 1939 à la salle Villiers.
Il a adressé, le 16 décembre 1940 , au maréchal Pétain une lettre, qui, sous prétexte de dénoncer un complot juif et maçonnique paraissait plutôt être destinée à attirer l’attention sur lui.
Enfin, il a fondé en mai 1941, une association dite «Rénovation nationale Française», d’ailleurs restée sans activité, l’autorisation lui ayant été refusée par les autorités allemandes le 3 septembre 1941.
Le 24 octobre 1942, Plantard a fait l’objet d’une enquête de la part de nos services à la demande des autorités allemandes, pour avoir sollicité l’autorisation, qui d’ailleurs lui a été refusée, de fonder l’association dont il est actuellement question.
Ces diverses demandes et peut être son attitude vis à vis des autorités d’occupation lui ont valu une incarcération de 4 mois à la prison de Fresnes.
Plantard apparaît comme un jeune homme illuminé et dégénéré, se croyant seul capable de bien diriger la jeunesse française.
Il n’attire pas autrement l’attention, tant au privé qu’au point de vue politique, et un bulletin de recherches établi à son nom est revenu des Sommiers Judiciaire avec la mention «Inconnu».
M. THEUREAU, dit «Vallauris», Jacques, né le 8 juin 1921 à Paris (17°), est célibataire.
Depuis sa naissance, il habite avec ses parents, domiciliés 12, rue Jouffray (17°), au loyer annuel de 3.000 francs.
Artiste dramatique, M. Theureau est actuellement employé au Ministère de l’information et détaché au poste de «Radio 45».
Favorablement représenté au privé, il n’attire pas d’autre part l’attention au point de vue politique.
Il est inconnu aux Archives de la Police Judiciaire.
Son nom n’est pas noté au Sommiers Judiciaires.
Mlle LIBRE Suzanne, dite «Dartois Francine» est née le 7 mars 1922 à Arras (Pas de Calais).
Elle habite chez ses parents, domiciliés 127 boulevard Pereire (17°), depuis 1940, au loyer annuel de 7.000 francs.
Actuellement elle suit des cours d’art dramatique.
Mlle Libre fait l’objet de bons renseignements au point de vue conduite et moralité.
Elle ne paraît manifester aucune opinion politique, et n’a jamais attiré l’attention de nos services à ce sujet.
Mlle Libre n’a pas d’antécédents judiciaires.
M. TILLIER Jules, Joseph, Alfred, né le 26 avril 1896 à Boulogne-sur-Mer (Pas de Calais), de Alfred, Philias, et de GUYOT marie, Joséphine, est divorcé n’a pas d’enfant.
Il est domicilié 14, boulevard Ney (18°) depuis 1914.
M. TILLIER est comptable principal à la «compagnie des forges et aciéries de la Marine d’Homécourt» 12, rue de la Roche Foucault (9°).
Il a été classé service auxiliaire à la suite de blessure reçue au cours de la guerre 1914-1918, et a été mis en affectation spéciale en 1939. Il est titulaire de la Croix de guerre avec 2 citations.
Favorablement représenté au privé, il n’attire pas par ailleurs l’attention au point de vue politique.
M. Tillier est inconnu de nos services, ainsi que des archives de la Police Judiciaire.
Son nom n’est pas noté aux sommiers judiciaires.
D’après les renseignements recueillis, cette association n’a jusqu’alors manifesté aucune activité. Elle compte une cinquantaine d’adhérents, lesquels d’ailleurs démissionnent à tour de rôle dès qu’ils ont apprécié le Président de l’association et constaté que celle-ci n’a aucun caractère sérieux.
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Fuente documento: Paul Smith